Petite histoire de Sermesse

En ce temps là notre pays s’appelait la Gaule …. différents peuples (ou tribus) y habitaient !

Dans notre région : les Eduens, les Séquanes à l’est et les Lingons au nord ….

 confédération de sermesse

Vercingétorix essaya de fédérer ces tribus pour faire face aux romains ….. sans grande réussite, il fut fait prisonnier de Rome (ou il mourut le 26/09/ -46 av JC ) après sa défaite à Alésia … (-52 av JC)

Les soldats romains de Jules César envahirent la région et ceux de la 8° légion s’installèrent à Beaune .

Ils s’installèrent vers les sources de l’Aigue et de la Bouzaise.

Les gaulois adoraient BELEN le dieu des eaux et du soleil qui est à l’origine du nom de la ville.(BELENUM – BELNA – BEALNA au moyen âge puis BEAUNE).

Il faut cependant souligner que les Romains n’étaient pas les premiers occupants des Gaules; des peuplades régionales celtes et gauloises existaient depuis longtemps sur ces territoires, qui ne constituaient pas une véritable nation. Des voies de communication existaient donc, mais de façon embryonnaire et très disparate, chaque peuplade locale vivant souvent en autarcie, donc sans besoin réel de déplacement sur de longues distances. Leur maintenance était souvent négligée, et elles n’étaient pas praticables en permanence.

Il est clair qu’il existe entre tous les lieux habités à l’époque gauloise comme à l’époque gallo-romaine des chemins qui les relient entre eux. C’est comme de nos jours des voies plus ou moins praticables ; Il ne faut pas oublier qu’à l’époque gallo-romaine, le village n’existe pas ; Il n’y a que des domaines plus ou moins étendus avec des « villaës » sur lesquels vivent tenanciers, colons, esclaves… des groupes plus ou moins importants de population. Des chemins existaient depuis certainement la préhistoire pour malgré tout faciliter les déplacements et suivaient souvent le relief du terrain : les crêtes, les vallées etc … Les romains sont, en effet, ceux qui ont repris les voies ancestrales celtiques, illyriennes ou étrusques. Ils les ont améliorées, élargies ou complétées.

Par le biais de leur expansion et des travaux réalisés, ce sont les Romains qui ont en fait réalisé l’unité de la plupart des pays du bassin méditerranéen. Les peuplades locales qui s’ignoraient ont commencé à se déplacer , c’était beaucoup plus facile, et ont appris à connaître leur région puis leur continent.

Les Romains ont fait preuve de méthodologie et de technique dans tous les domaines; il en fut ainsi pour les voies de communication. Bien entendu, ils ont d’abord équipé leur pays d’origine; la ville de Rome communiquait avec le reste du monde méditerranéen par un réseau en étoile de 29 routes principales (d’où le fameux dicton: tous les chemins mènent à Rome).

Les Romains ont équipé rapidement toutes les contrées qu’ils ont envahies, ceci dans des objectifs stratégiques qui firent leur supériorité pendant un millénaire :

– ils devaient pouvoir se déplacer rapidement , toutes proportions gardées, à pied ou à cheval au sein d’un empire d’une étendue inégalée: déplacement des armées, approvisionnement, commerce. Sans ce réseau efficace et durable, ils n’auraient pas pu se maintenir sur toutes les contrées conquises.

– ces travaux considérables utiles à tous montraient leur supériorité technique aux peuples envahis, qui pouvaient bénéficier de grands progrès dont ils n’étaient pas capables par eux-mêmes, amenant une « colonisation en douceur » efficace et durable; on parle de la « romanisation » des Gaules, et il n’y a pas eu de guerre véritable.

– les technologies utilisées, aussi bien dans la topographie que dans la réalisation matérielle, ont rendu ces voies praticables en permanence -y compris les cols des Alpes-, ce qui évitait l’isolement des contrées.

Les routes principales ont d’abord relié les établissements importants pour la conquête (via publica, via militaris): camps militaires, passages difficiles par ponts et tunnels, zones de ressources naturelles (carrières, mines de fer et de plomb, bois et cultures). La stratégie est omniprésente. Le réseau s’est ensuite étoffé, avec des voies secondaires via vicinalis), et des voies privées (via privata).

Performances de déplacements notées dans des écrits de l’époque :

– CESAR, avec une escorte: de ROME à ARLES en 8 jours.

– CESAR, avec son armée : de ROME en Espagne en 27 jours.

  • un courrier à cheval: 70 km / jour (avec 3 ou 4 changements de cheval).

 

A noter que l’écartement des ornières, sur voie classique, est de 1,44 m. (soit 5 pieds) –

Vérification faite à AMBRUSSUM, suite à la remarque d’un « ancien » de la SNCF (l’écartement des rails de chemin de fer en France est de 1,435 m.)

 

En ce temps là, la capitale des Gaules est appelée alors LUGDUNUM (LYON), comme pour Rome de nombreuses voies partaient de la capitale des Gaules.

 

Vers le nord la ville de Chalon sur Saône mentionnée pour la première fois dans la Guerre des Gaules de Jules César devient ainsi un nœud de communication routier pour les romains.

 

Elle constitue un nœud sur la Via Agrippa allant de Lugdunum (Lyon) à Augustodunum (Autun) puis vers Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer) – mentionnée dans l’Itinéraire d’Antonin et sur la Table de Peutinger. Elle reliait aussi les voies dirigées vers Andemantunnum (Langres), vers Besançon et Mayence.

On peut dire que Chalon (Cavillonum) doit tout son développement aux romains !

 

A l’époque Cavillonum est le centre commercial et artisanal le plus important des Éduens, et son port de commerce principal. L’axe principal des Eduens relie leur capitale, Bibracte à Cavillonum. Cette artère pré-romaine sera partiellement remplacée par la voie vers Augustodunum, à la fin de l’indépendance. Ce sont les Romains qui construisent à Cavillonum des entrepôts et un port fluvial stratégique sur la Saône.

La voie romaine qui passe donc à Sermesse est appelée «  Voies du Rhin », elle deviendra par la suite Route Nationale 73 ….

 

Elle vient de Lyon en passant par Anse – Mâcon – Tournus – Chalon sur Saône – St Marcel – Bey – Damerey – Sermesse et se dirige vers Clux ou elle se sépare en deux :

 

1°) Citeaux – Dijon Langres – Dompierre – Toul – Metz – Dalheim – Treves

-Neumagen – Bingen – Mayence vers la Germanie.

2°) Dole – Besançon – Montbéliard -Mandeure – Kembs vers l’ Helvétie.

– Nous sommes quasiment sur la même séparation de la RN 73 actuelle vers Seurre et Dole …

A noter que souvent certaines de ces voies portent le nom de ce pourquoi elles étaient destinées …

Par exemple dans les Vosges : Strata Sarmatorum (voie des Sarmates) ou via Salinaria, Strata Salinatorum (voie du Sel), arrive de la Lorraine puis s’en va vers Sélestat (67) par Saint-Blaise (88), Hurbache (88) et Saales (67). Pour les raisons déjà évoquées, ces pistes évitent les fonds de vallées.

C’est par ces voies qu’arrivent de Palestine dès les premiers siècles, les apôtres , puis les diacres qui évangélisèrent notre région, (St Marcel martyrisé en 179 venu de Rome ainsi que St Valérien), plus tard les moines au 7ème siècle qui érigent cellaës, monastères et abbayes afin de christianiser les régions les plus reculées et réputées sauvages.


Pour en revenir à notre village de Sermesse ….

Imaginons nous en l’an 54 avant Jésus Christ …

Quelques habitations le long du Doubs …. pour certaines lacustres, un moulin au bord du Doubs et un chemin permettant de rejoindre quelques habitations relativement isolées entre ce lieu et Chalon sur Saône (Cavillonum) ou d’autres villes avec qui on échange comme Beaune (Belenum)

Des bois tout autours , quelques champs cultivés, beaucoup d’animaux sauvages : cerfs, chevreuils, sangliers mais aussi des loups en grand nombre ….. (voir article séparé)

La relative prospérité agricole, artisanale et commerciale qui caractérisait déjà le Verdunois à l’époque de la Tène, va prendre un nouvel essor avec la « paix romaine » ( de 50 av. J.C. à la fin du 5ème siècle ap. J.C.)

Des villas « gallo-romaines » font jour dans la plupart des petits villages .(les fouilles actuelles permettent de les mettre à jour)

Les soldats romains ont envahi la Gaule , les légions romaines s’installent sur les points hauts (au dessus de Beaune, de Monthely, de Meursault, d’Aluze ) ils forment une ligne de défense pour la vallée de la Saône et du Doubs en dominant la situation … Mais rappelons que ces légions étaient constitués de romains de « nationalité » et qu’en temps que militaires d’élite ils étaient bien rémunérés.

Hors, pour surveiller toutes ces différentes routes ces légionnaires romains étaient trop cher payés !

Rome décida donc de « sous-traiter » ce travail aux Sarmates !

Les pays de l’est « low-cost » existaient déjà …;-)

Les Sarmates étaient des tribus indo-iraniennes, installées dans le sud de la Russie au début de l’ère chrétienne. Ils ont été utilisés par les Romains comme auxiliaires de cavalerie.

Certains groupes de Sarmates obtinrent le statut de fédérés (alliés pouvant résider dans l’empire, contre service militaire, par fœdus, « traité ») par Rome pour protéger les camps situés entre autres sur la voie Agrippa construite en 40 après J.-C. sur l’axe Rome – Boulogne-sur-Mer tel que celui de Cora dans l’Yonne. Le nom des Sarmates est à l’origine de nombreux toponymes sur les territoires de l’Empire romain d’occident, comme celui du village de Sermizelles (Sarmisola XIIème siècle ) et des villages de SalmaiseSermaiseSermaize, Sermesse, Sermoise, etc….qui remontent tous à un primitif Sarmatia (« fundum » ou « villa » ).

Les Sarmates étaient à l’origine nomades, éleveurs et guerriers. Leurs cavaliers devinrent célèbres dans tout l’Empire romain, sous le nom de cataphractaires, pour être entièrement couverts, ainsi que leurs chevaux, de cuirasses appelées cataphractes.

Retournons à Sermesse …

Voici donc un poste « de contrôle » , un relais , une petite garnison de Sarmates pour empêcher que les divers voyageurs et utilisateurs de la voie « du Rhin » ne soient attaqués et délestés de leur biens par des brigands de toutes sortes de bandes plus ou moins organisées « les bagaudes » (bagaudæ en latin) Elles étaient, sous l’Empire romain du IIIe et IVe siècle, le nom donné aux bandes armées de brigands, de soldats déserteurs, d’esclaves et de paysans sans terre qui rançonnaient la Gaule. Le poids de la fiscalité romaine conjugué à la misère causée par le refroidissement du climat et les pillages des barbares venus du nord semble être, pour la plupart de ces hommes, le motif de vouloir vivre de rapines.

Les personnes de Beaune ( Belenum) disaient en parlant de Sermesse : « Allons chez les Sarmates » …ou prenons la route qui mène aux Sarmates « Strata Sarmatorum » ( la route des Sarmates) .

Par déformation avec le temps on désigna le lieu (toponyme) Sarmatia ou ces derniers étaient situés .

Le nom de notre village évolua à plusieurs reprises Sarmace puis Sarmesse pour arriver au nom actuel : SERMESSE

Tous ces faits sont véridiques et vous pouvez les vérifier …. rien n’est inventé et tout ceci très proche de la réalité !