Eglise Saint-Vincent de Sermesse

Elle fait actuellement partie de la paroisse “Saint Jean Baptiste” des trois rivières de Verdun sur le Doubs (pour information les 3 rivières sont : la Saône, le Doubs, la Dheune) .

Cette paroisse rassemble 20 villages mais seulement 18 clochers (églises) et environ 7500 habitants.

L’église de Sermesse est ouverte tous les jours . Saint Vincent est fêté le 22 janvier .

L’église dépendait jadis de l’évêque de Chalon qui par la suite a abandonné la nomination des curés au prieuré de Saint Pierre de Sermesse. (Ce prieuré dépendait jadis de l’abbaye de Baume , uni aux Bénédictins de St Jérôme de Dole en 1513 par Léon X . Ce ne sera plus qu’une chapelle rebâtie en 1737, dont le chapelain sera obligé de résider et de dire la messe à Saunière). Aujourd’hui il n’en reste aucune trace ….

Dans un terrain proche de l’église se trouveraient les ruines de l’ancien chateau au lieu dit “le bois de l’ Huze”. Prévoté particulière dépendant du comté de Verdun, au marquis de Pons, qui a le droit de haute justice et de gîte à Sermesse, pour lequel on lui donne 3 liv. 1s. 8 den.  Cette terre fut acquise de Gérard de Thoisey par Eudes de Verdun en 1372. Louis Robert de Graville l’ a repris en 1745.  

L’église a été détruite (incendiée) durant les guerres de Comté par les troupes de Gallas en 1636 et la cure fut rattachée à celle de Toutenant, les habitants furent privés de prêtre-résident jusqu’en 1682. La cure fut alors rétablie et son deuxième titulaire, l’ancien jésuite dijonnais Jacques David fit reconstruire à ses frais le presbytère. (actuellement mis en vente par la commune).Mais il faut attendre jusqu’à 1733 pour voir se bâtir la nouvelle église (voir date au dessus du porche).

Eglise saint vincent

C’est l’édifice actuel, de dimensions modestes, dont un des charmes réside dans la présence d’un petit clocher recouvert d’ardoises comme à Saunières.

Ses dimensions actuelles sont approximativement :

– Longueur : 20 m  / Largeur : 8 m / Hauteur : 22 m

Eglise de Sermesse

L’extérieur

Simplicité, rusticité, sont bien les caractéristiques de cette église flanquée de ses deux chapelles latérales qui repose dans le petit cimetière paroissial tout près d’une route bruyante mais plusieurs fois millénaire venant troubler la sérénité attendue dans ce lieu.

L’intérieur

La nef unique et plafonnée se poursuit par un choeur à 3 pans (comme à Palleau et Bragny). De beaux vitraux modernes (1968) que l’on doit au maître verrier de Sermesse Claude Bertrand rehaussent l’extrême simplicité de l’ensemble. Dès l’entrée nos regards sont attirés par celui qui se trouve au dessus du maitre autel : une tête de Christ ressemblant étrangement au Saint Suaire. Les deux vitraux latéraux figurent l’encens qui monte vers le Seigneur comme la prière des chrétiens. Dans la chapelle des fonds baptismaux, une autre représentation : le buisson ardent dont les couleurs vert-clair à la base foncent au fur et à mesure que l’on s’élève pour atteindre le rouge foncé. Dans la chapelle sud , la rose d’or, symbôle de la Vierge Marie (Lourdes) nous offre son magnifique bouquet. Toujours dans cette chapelle nous découvrons un très beau rétable baroque qui vient rompre l’impression de dépouillement et de sobriété de l’ensemble de l’édifice,  avec ses trois niches en plein cintre à coquille, ses colonnes cannelées encadrées de trophés de feuillage, ses gradins porte-cierges décorés de somptueux rinceaux, son tabernacle sculpté de l’Agneau et de deux masques d’angelots à deux paires d’ailes . (R et AM Oursel ) Une merveille , hélas fragilisée par le temps !

Dans la chapelle nord on remarquera le confessionnal à colonette sculptées et porte ouvragée et dans l’allée centrale, une immense pierre tombale de pierre noire, difficilement datable par suite de l’usure de l’inscription; dans le choeur enfin, un siège curial Louis XV , un banc curial de même style et un maitre autel de marbre rose comme dans plusieurs églises du canton.

On peut exprimer quelques regrets quant “au grand nettoyage” exécuté peut être un peu rapidement par le dernier curé en charge de la paroisse de Sermesse avec le retrait de la grille servant anciennement de table de communion et du chemin de croix qui parait-il ressemblait à celui de Saunières .

On ne peut également passer sous silence que durant de nombreuses décennies, un culte particulier fut rendu à Sainte Philomène comme dans de nombreuses églises de la région , cette dévotion encouragée par le Saint Curé d’Ars pour cette Sainte dont la reconnaissance même est “ambigüe” a cessé par le retrait de la représentation qui en était faite et qui se trouvait alors dans la chapelle nord de l’église St Vincent.

histoire de l'église 

Texte d’après le livre : les églises du verdunois écrit par Claude Joanelle et le livre : Description générale et particulière du Duché de Bourgogne

 Jacques Goubin